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Les voyages que nous avons imaginés sont conçus pour de petits groupes de 24 personnes, afin de profiter pleinement. Ils sont encadrés et accompagnés par un membre de notre équipe afin de veiller au confort des voyageurs et au bon déroulement du circuit. Enfin, à chaque étape, des guides réputés, français ou
francophones, sont prévus.

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Didier Decoin

Son écriture virevolte, elle danse avec les siècles, les pays, les princes autant que les humbles.

Didier Decoin, Prix Goncourt 1977 pour John L’Enfer, désormais président de cette noble Académie, multiplie les genres. Romans autant qu’essais, une bonne cinquantaine de publications à son crédit, scénarios (Le Comte de Monte-Cristo pour la télévision, I… comme Icare et bien d’autres pour le grand écran), bande dessinée… mais toujours avec de constantes lumières : les siècles d’or, les tempéraments à filer le vertige, la mer ou les jardins, juste devant, les chats qui s’étirent puis ronronnent, et le très haut, flamme initiale, phare magnifique, guide inspiré vers l’infini, peut-être bien le bonheur.

Vous présidez l’Académie Goncourt. Quelle est la fonction de cette institution typiquement française ?

Créateur de tentations

DD Didier Decoin. Nous sommes dix membres, tous très conscients de nos responsabilités envers la littérature française dont nous devenons, plus que les défenseurs, les promoteurs. Nous en gardons l’éclat. Imaginez : notre sélection couvre environ 600 ouvrages, cet été, je vais en lire environ 80 et par ailleurs, nos relais dans 30 pays (Etats-Unis, Inde, Chine, Europe entière, etc.) assurent le rayonnement de la littérature française en désignant les 15 romans qu’ils préfèrent. Nous intégrons évidemment ces choix à notre sélection. Nous ne sommes pas un jury, je déteste cette idée, mais bel et bien une Académie avec mission d’ambassadeur de la littérature française, et au-delà, d’agent culturel de la France.

Dans vos romans, vous aimez installer vos personnages à l’étranger, Etats-Unis, Japon, Grande-Bretagne, etc. Quels sont les pays qui vous inspirent ?

Créateur de tentations

DD Le Japon bien sûr (NdlR : où se déroule le roman Le Bureau des jardins et des étangs) qui, au XIIe siècle, inventa le raffinement le plus abouti, sorte d’Everest du savoir-être. Une époque où, et c’est paradoxal, se manifestait aussi la plus extrême des cruautés. S’y côtoyaient alors le tigre et la colombe, mais n’est-ce pas l’humanité que de réunir ces contraires dans une même âme ? J’ajoute à ma fascination pour ce pays des paysages époustouflants et le total respect des Japonais pour leur passé. J’adore aussi les Etats-Unis où je suis souvent allé (NdlR : New York sert de cadre au roman John l’Enfer), également pour l’étonnement que je ressens devant une société capable du pire comme du meilleur. Je ne supporte pas son obstination à appliquer la peine de mort, mais je suis flambé par son respect absolu des droits de l’Homme, sa défense constante des libertés individuelles. Enfin, je dois citer l’Angleterre (NdlR : le roman La Promeneuse d’oiseaux s’y déroule) dont j’adore la culture, l’art de vivre, la gastronomie, oui, oui, la gastronomie ! les gens… C’est le seul pays, autre que la France, où je pourrais vivre.

Portrait of a Maiko geisha in Gion Kyoto

De même, vous situez régulièrement vos romans dans les siècles passés. Quelles sont les époques qui vous fascinent ?

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DD

J’aurais adoré vivre au XIXème siècle, quand les Français ont clamé qu’être heureux n’était pas un crime, à l’image de Gervaise dont Zola fait son égérie. Ce siècle voit aussi la naissance des transports au long cours, les trains, les premiers paquebots, à en parler, je sens l’odeur de la fumée, je vois les tôles rivetées, les quais bondés, je rêve devant les paysages qui filent sans être jamais pressés. J’avoue aussi un vrai faible pour la Renaissance, une période d’épanouissement de la bonne société. Elle découvre le confort, installe le chauffage dans ses châteaux, crée de beaux vêtements, raffine sa gastronomie, multiplie les distractions, entre chasses, concerts et jeu de paume… Le beau, les plaisirs et l’harmonie guident désormais la vie du royaume. Pour la télévision, j’ai écrit les scripts de deux émissions consacrées à Diane de Poitiers (1500-1566) qu’interprétera Isabelle Adjani. Nous tournerons en octobre, Josée Dayan sera derrière la caméra.

Parmi vos autres passions, la mer (vous êtes Président des Écrivains de Marine), les jardins, les chats…

Créateur de tentations

DD J’habite à La Hague. Depuis ma fenêtre, je vois la Manche et ses infinis. Dans mon autre résidence normande, à Giverny, mon épouse veille sur de magnifiques massifs fleuris, elle m’offre sa belle main verte ! Sur le canapé de mon bureau d’écriture, mon chat Twiggy me rassure et m’inspire. Voyez, je vis avec mes passions.

Autre constante de votre œuvre, votre foi chrétienne (vous avez écrit le Dictionnaire amoureux de la Bible et Il fait Dieu). En quoi vous sentez-vous guidé ?

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DD Je vis le monde autant que mon écriture à travers ma Foi : « Oh, ce désir fabuleux que Tu as déposé en moi, ce poison violent dont la douceur m’émerveille », comme je l’ai écrit. Elle m’évoque la fable du mendiant si laid qu’aucun regard ne se pose sur lui, il croise la plus belle femme du monde et en tombe éperdument amoureux, je suis ce mendiant qui répète « Non sum dignus », je n’en suis pas digne mais comme homme, je ressens le devoir de sans cesse m’approcher de cette lumière, je crois, donc j’espère, ne pouvant admettre que le chemin s’arrête, qu’il y ait une fin. Je m’en remets à l’or et à l’ordre de Dieu.

Outre l’attribution du Goncourt, quelle sera votre actualité de rentrée ?

Créateur de tentations

DD Je signerai le premier tome d’une BD, Le sang des Valois, un récit historique avec en toile de fond, la manière dont les petites gens éprouvent les mêmes tourments que leurs princes… Par ailleurs, je termine actuellement la rédaction d’un roman qui a pour cadre un épisode méconnu de notre histoire. Vers 1920, un paquebot transportant des milliers d’exilés russes qui fuyaient les Bolchéviques, est mis en quarantaine plusieurs mois durant au large de Bizerte. Un jeune tunisien, excellent nageur, s’approche

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