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The Royal British Train

God save the British Royal Train !

Voici un train unique au monde. Réservé à la famille royale britannique, il ne transporte aucun passager ordinaire, ne délivre jamais de ticket, n’a ni horaire, encore moins d’itinéraire fixe.
Et sa maintenance comme ses voyages coûtent une fortune. Shocking ? Mais non, standing d’une couronne dont l’apparat roule depuis toujours au-delà des modes et des époques. En voiture, please.

La tradition a du bon. Au Royaume-Uni, c’est une question d’honneur, de dignité, de fierté. Le fin nuage de lait glissé à la surface d’un thé brulant, les taxis pour longues jambes et parapluie mouillé, les fléchettes au pub, les miss à la jupe longue comme une ceinture et les extravagants chapeaux de Sa Majesté, pas touche ! Le British Royal Train, pareil.

L’appellation désigne le convoi attribué à la famille royale. L’affaire est entendue depuis le 13 juin 1842. Ce jour, la reine Victoria embarque pour 30 minutes de trajet entre Slough, la gare la plus proche du château de Windsor, et celle de Paddington à Londres. Elle inaugure ainsi ce train flambant neuf au standing inventé pour elle. Trente-trois kilomètres poussifs mais dans un tel confort pour l’époque que Sa Majesté aurait bien admiré un peu plus longtemps les prairies du Berkshire derrière les vitres XXL tendues de soieries délicates. En manière d’hommage, ce même convoi fit le chemin inverse pour ses funérailles en 1901.

Pourpre royal

Cent soixante-dix-neuf ans plus tard, le train a bien changé. Sauf sa fonction, son esprit et son style. Ouf. Les fauteuils moelleux tapissés de velours épais ont remplacé les banquettes de bois, les fines dentelles et le cuivre aussi brillant que les Richelieu d’un Lord sont toujours à l’honneur, la cuisine façon lunch sur le pouce a cédé la place à un vrai piano de chef et le diésel électrique a définitivement rangé au rayon souvenir la locomotive à charbon, tant pis pour le panache de fumée blanche. Désormais, le « BRT » comme on dit, compte neuf voitures couleur lie de vin, celle des grands crus français. La dénomination officielle est « Royal purple », pourpre royal. Soit.

Chacun sa voiture

Honneur à Sa Majesté, 95 ans le 21 avril prochain. Le plus huppé de ces salons roulants lui est strictement réservé. Long de 22,85 mètres (légèrement moins que nos voitures SNCF actuelles), il abrite tout le royal nécessaire : une chambre parfaitement insonorisée et stabilisée, un boudoir cossu à moquette épaisse dont l’acajou s’harmonise à merveille aux toiles anciennes figurant la campagne anglaise, un espace bureau, une mini salle-à-manger personnelle, une salle de bains avec baignoire. Un coffre à bijoux ainsi qu’une armoire à chapeaux complètent sans doute l’agrément. Air conditionné et chauffage électrique, bien entendu.

Son mari, le bientôt centenaire duc d’Edimbourg, dispose également de sa propre voiture, conçue avec les mêmes commodités. La progéniture du couple, en revanche, prince Charles en tête, se contente d’aménagements plus simples, chambre à l’académie presque militaire (l’héritier a suspendu une gravure du yacht royal Britannia au-dessus de son lit), salon fonctionnel, bureau au cas où et cabinet de toilette. Suit une voiture-restaurant tendue de gris-bleu avec mobilier de bois clair qui accueille jusqu’à douze convives. La cuisine est attenante. Les autres parties du royal attelage sont dédiées au personnel.

Charles et Diana en lune de miel

Pas moins de trente-quatre sujets triés sur le volet sont affectées au service de ce train sans équivalent au monde. Outre les machinistes, il faut compter avec la sécurité, les cuisiniers, les chargés de l’entretien, un médecin et une infirmière, des serveurs, du Earl Grey de 17 heures (Philip préfère le café) au Martini du soir de Sa Majesté ainsi que des pâtisseries qui fanfaronnent en gelée verte ou bien rose, sans oublier la coiffeuse, les dames de compagnie (deux) et la secrétaire attitrée de la reine.

Le prince Phillip dispose lui aussi de sa garde rapprochée. Et lorsque Charles monte à bord, il est évidemment servi par sa propre équipe. L’héritier du trône connaît bien le train, il l’utilise régulièrement pour ses visites officielles dans le pays. Il l’a même choisi pour commencer sa lune de miel avec Lady Diana, au sortir de leur mariage, en 1981. Choix malicieux ou révélateur ? Toutes les chambres du convoi sont aménagées avec des lits simples… Il eut tout le loisir de se faire pardonner puisqu’après cette escapade ferroviaire, les tourtereaux embarquèrent à bord du Britannia pour croiser vers l’Egypte et les îles grecques.

Un modèle pour le monde entier

Dernièrement, en 2020, Kate et William ont à leur tour emprunté le train pour une tournée de 2 000 kilomètres en trois jours (Angleterre, Ecosse et Pays de Galles), histoire d’encourager et remercier le personnel médical en première ligne contre la Covid 19. L’histoire continue, la tradition se perpétue.

Il est vrai que l’avant de la machine en jette. Briqué comme jamais, il affiche le sceau du Royaume, son lion, sa licorne, la devise de l’ordre de la Jarretière, Honi soit qui mal y pense (un seul n comme jadis), ainsi que celui des monarques, Dieu et mon droit. En français, preuve que le Royaume-Uni sait avoir de la reconnaissance envers son voisin d’Outre-Manche.

Au fil de sa longue histoire, ce train est devenu un symbole, affichant sa superbe et plus que tout, le nec plus ultra du « royal style ». Après avoir exposé au monde la gloire des industries britanniques du charbon et du métal, il servit de modèle à une belle lignée de trains de luxe, celui des maharadjas en Inde, le Rovos en Afrique du Sud (lire Le Mag Effets de Style #2, p.25), l’Eastern & Oriental Express qui roule entre Bangkok et Singapour, notre Orient-Express reliant jadis Paris à Istanbul via Venise, dont le nouveau service est annoncé pour 2022, etc.

Une voiture blindée ?

Tous ont en commun d’offrir le voyage tel qu’on en rêve, à la fois lent et douillet, entre coupe de champagne, gastronomie soignée et piano bar, le tout pour des tarifs indécents heureusement adoucis par le plaisir d’aimer qui, chacun le sait, évite de compter. Un seul train échappe à ces rituels du luxe, le RBT, justement. En effet, impossible d’y accéder. Seuls les Windsor et leurs rares invités sont bienvenus à bord. Non mais ! On se contente donc d’admirer. Et encore, de loin : chaque déplacement donne lieu à une incroyable débauche sécuritaire, gares totalement fermées et trajet hautement sécurisé, mile après mile. Les services de protections rapprochée sont ravis, ils estiment que la formule est la plus sûre pour les passagers, comparée aux déplacements routiers ou aériens. Un mystère demeure toutefois : la voiture dans laquelle s’installe Elizabeth II est-elle blindée ? Secret d’Etat.

En tous cas, une donnée n’est pas cachée, Parlement oblige. Le coût du royal symbole est exorbitant : près d’un million de livres sterlings chaque année pour à peine 1 500 kilomètres parcourus. Certains députés s’étranglent, la plupart toussotent, le peuple britannique ne dit mot. Il admire et redresse la tête devant cette merveille du royaume, pas peu fier du transport de Sa très Gracieuse Majesté. God save the British Royal Train !

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