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Luis Mariano

au Pays Basque, les mélodies du bonheur

par Henry-Jean Servat

Lorsqu’il ouvrait la bouche pour donner de la voix, il chantait à ravir, à la façon d’un rossignol milanais. Il montait et descendait la gamme en virtuose et entonnait de grands airs comme s’il avait avalé, à lui seul, un buisson entier de rouges-gorges.

Chantre de la vie en rose et de la fleur bleue, fou de son pays (basque) qu’il vénérait, toute sa vie durant, Luis Mariano ne fit que ce qu’il réussissait à la perfection. Chanter.

Chanter divinement à pleins poumons fut le plaisir et la passion, le bonheur total et l’occupation principale de Luis Mariano Eusebio Gonzalez y Garcia qui poussa son premier cri le 13 Juillet 1913 ou plutôt le 14 (sa mère changea sa déclaration sur les registres d’état-civil pour lui éviter d’être enrôlé trop tôt dans l’armée) à Irun, petite ville à la frontière Pyrénéenne, du côté espagnol. Père garagiste, mère couturière, Luis, né dans un milieu modeste, apprit à chanter dans une chorale basque où fut découverte sa voix sublime.

Devenu chanteur d’opéra au sortir du Conservatoire de Bordeaux, il démarra une carrière de ténor à l’Opéra Comique de Paris avant d’écouter et de suivre les conseils d’un professeur de chant qui lui conseilla d’embrasser, plutôt que les œuvres classiques, le répertoire du bel canto. Il fit ainsi une carrière, sans pareille, dans l’opérette, adulé par les amateurs d’un genre très en vogue au milieu des années cinquante.

Adoré par les femmes qui, au lendemain de la seconde guerre mondiale, le portaient aux nues, Luis Mariano, ses deux premiers prénoms accolés firent son (re)nom, chevelure brillantinée, physique exotique, taille mince, costumes colorés à pompons, nous raconte une époque et une région bénies des dieux.

Révélé au public par ‘La belle de Cadix’, première des opérettes dont il fit un triomphe, à Noël 1945, il dut son phénoménal succès à son timbre d’argent, aux airs de Francis Lopez et aussi aux temps qu’il traversa. En un univers dévasté et baigné de malheurs avec ses tickets de rationnements et ses chantiers de reconstruction, sa voix d’or, consacrée et célébrée principalement au Théâtre du Châtelet à Paris et sur les scènes du monde entier, résonnait comme un miracle et une mélodie de bonheurs.

Mariano, de sa voix dont on disait qu’elle fendillait le cristal, chantait des royaumes imaginaires, des carnavals féeriques et invitait aux rêves et à la romance des générations qui, grâce lui, apprenaient un nouvel art d’aimer. Refusant d’abandonner sa nationalité espagnole, ce fils de réfugiés ayant fui le Franquisme voyageait de par le monde, y répandait sa belle parole, multipliait les contre-uts à la fin du ‘Chanteur de Mexico’ et cultivait son grand jardin peuplé de vaches portant les noms de ses partenaires féminines, installé dans le petit village d’Arcangues où il est enterré sous une pierre tombale rose constamment fleurie. Au cœur du pays basque qu’il fit splendidement vibrer. Et d’où, cinquante ans après sa montée au ciel, le 14 juillet 1970, il continue, pour l’éternité, à nous faire croire à des lendemains qui chantent en nous enchantant de vocalises exquises qui nous grisent. ©

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