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Arthur Guérin-Boëri

L’HOMME DAUPHIN

Taille : 1,97 m pour 93 kg, un athlète.

Tempérament :  posé, geste précis, parole fluide, convaincante.

Passion : l’apnée, nager loin, d’un seul souffle, faire corps avec l’eau, se jouer du temps.
Arthur Guérin-Boëri, 36 ans, est le champion d’un art peu commun, celui des longues distances parcourues sous l’eau, sans relever la tête

Arthur collectionne les médailles, avec cinq titres et quatre records mondiaux. Son plus beau record, celui du Monde, 300 mètres parcourus en piscine avec palme (2016). Respect. Bonne nouvelle, il ne compte pas s’arrêter en si bonnes inspirations, lui qui, sans broncher, reste 7 minutes et 28 secondes sous l’eau – on parle alors d’apnée statique – enregistre moins de trente pulsations cardiaques à la minute s’il plonge en mer et bénéficie d’une capacité pulmonaire de 12 litres, 7 litres pour un homme ordinaire !

Avec son envergure d’albatros et sa nage ondulante façon dauphin, Arthur entend repousser ses limites, donc ses records, mais surtout créer de nouvelles odyssées histoire d’offrir à l’apnée l’aura qui lui fait encore défaut auprès du grand public. Illustration avec l’épreuve qu’il prépare actuellement pour s’adjuger le record du monde de nage en apnée sous la glace, objectif : 102 mètres. Il évoque son projet avec passion, détaille sa discipline comme la liste de ses frissons, parle d’apesanteur, de bradycardie subaquatique, d’hypoxie, d’euphorie des profondeurs, d’agachon, de gagne (quel bonheur !), du besoin de recommencer… Arthur raconte son monde. Il est de silence et de liberté.

Vous excellez dans un sport qui se pratique en longueur (aller le plus loin possible en piscine) ou en profondeur (mer), où va votre préférence ?

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AGB Arthur Guérin-Boëri. Contrairement à ce qu’on imagine, ce sont deux disciplines totalement différentes. Les tenants de l’épreuve qui consiste à dominer son envie de respirer et à maîtriser la technique de nage choisissent la piscine. Les amateurs de risque et de sensations fortes optent pour la mer qui impose concentration et relâchement total durant la chute libre en échange d’un extraordinaire sentiment de liberté. Pour ce qui me concerne, je construis l’essentiel de mon palmarès en piscine.

Comment se déroule un record en piscine ?

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AGB On part immergé pour aller le plus loin possible en maitrisant la technique du virage chaque 25 mètres ou chaque 50 mètres, en fonction de la taille du bassin utilisé. Si on utilise une monopalme, le plus efficace est la nage à la manière d’un dauphin, ondulante, bras tendus. Lorsque j’ai battu le record du monde à 300 mètres, l’épreuve a duré 4 minutes 30.

Comment déterminez-vous vos performances à venir ?

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AGB J’ai toujours procédé par étape, ne jamais les bruler, rester réaliste. Lorsque je nage pour battre un record, je me fixe la distance à parcourir. Alors, même si je sens que je peux aller plus loin, je m’arrête malgré tout dès que l’objectif est atteint. Je sais que la prochaine tentative, je serai capable de faire mieux. Au passage, cette méthode m’a permis de ne jamais tomber en syncope au terme de l’effort et je crois bien être un des seuls du plateau des apnéistes professionnels dans ce cas.

Durant une tentative de record, pendant que vous nagez, à quoi pensez-vous ?

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AGB Avant de me mettre à l’eau, je me prépare durant deux heures, exercices respiratoires, yoga, méditation, concentration… Cela me met dans un état quasi hypnotique, je m’extrais totalement du monde extérieur avec un métabolisme qui tourne au ralenti. Puis, j’entre dans l’eau. En cas de nage avec palme, l’envie de respirer se manifeste au bout de 75 mètres, la bataille commence contre ce besoin parfaitement naturel. Elle dure jusqu’aux 150 mètres, ardente, désagréable, obsédante. Puis vient ce que j’appelle la « phase de travail », le dépassement de soi, continuer à nager malgré l’appel de l’air. Ensuite, l’envie de respirer demeure mais n’augmente plus, les 250 mètres sont franchis, le final approche, c’est stimulant, je veux aller jusqu’au bout et gagner. Dans ces circonstances, ma concentration est totale, aucune idée extérieure ne peut s’immiscer.

Quelles pratiques quotidiennes assurent votre condition physique ?

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AGB L’activité, évidemment : nage, musculation, randonnée, course à pied… L’alimentation ensuite, saine et équilibrée en permanence, beaucoup de légumes avant une compétition afin d’alcaliniser l’organisme pour réduire la production d’acide lactique dans le corps, celui qui brule les jambes durant l’effort. Le jour J, je suis presqu’à jeun, en absorbant quand même des sucres lents liquides (maltodextrine) pour éviter l’hypoglycémie. Enfin, rester zen, zéro stress. L’apnée est un équilibre entre toutes ces composantes.

Vous aimez répéter que l’apnée est affaire de mental plus que de physique…

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AGB . Et je le redis ! Cette discipline est à 80% une question de mental. Respirer est une fonction naturelle, réflexe. On ne peut en maîtriser le besoin que par l’esprit et c’est toute la difficulté de la compétition, savoir poursuivre quand le corps exige sa ration d’air. Je le dis autrement : apprendre à ne pas respirer, c’est comprendre comment bien respirer.

En piscine comme en mer, vous livrez un combat contre le temps et la profondeur. Vous
arrive-t-il de savourer des moments de pur plaisir ?

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AGB En piscine, on appelle cela la victoire, ce moment unique où vous savez que l’objectif est atteint, effet libératoire immédiat ! En mer, c’est différent car il y a un spectacle à contempler. Hors compétition, bien sûr. Alors oui, je savoure, je me concentre sur mes sensations, l’infini qui m’entoure, le cœur qui bat au ralenti, le temps qui semble s’arrêter ou presque, comme suspendu, le froid, le bleu très foncé des grands fonds, la pression. Ce moment est magique, il génère une émotion intense. Ne pas oublier qu’il faut remonter… Si je nage sous la glace, tout est différent, je m’abandonne à un univers qui me dépasse totalement, je vis un « lâcher-prise » total.

Vous avez débuté l’apnée tardivement, il y a moins de dix ans. Que faisiez-vous avant ?

Créateur de tentations

AGB Je suivais une formation d’ingénieur du son, passionné par la musique, vivant guitare à la main, fan de Ben Harper et de Hendrix… Et un jour, rupture totale, j’adorais nager, je m’y suis remis sérieusement, j’ai vu puis revu le Grand Bleu et j’ai poussé les portes d’une piscine.

Prochain défi ?

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AGB Direction un lac gelé à deux heures de Montréal au Canada. Je nagerai la brasse sous la glace sans combinaison malgré l’eau entre 0 et 2°C, objectif 102 mètres, le record du monde. J’ai fixé l’échéance à mars 2022 et pense qu’il me faudra autour de 2 minutes 20 pour parcourir la distance. Ce défi est encadré par des scientifiques et des médecins qui veulent observer et quantifier l’adaptation de mon corps au froid et à l’effort. Auparavant, en mars 2021, j’aurai tenté de parcourir autour de 120 mètres sous la glace en Finlande mais avec combinaison.

Avez-vous un gri-gri garant de vos victoires ?

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AGB Oui, c’est ma bonne étoile, celle qui veille quelque part, efface ma peur au moment de partir, dès que je suis au contact de l’eau. Alors, je sais que je dois me libérer pour réussir

Votre sport est encore confidentiel alors que tout le monde nage et aime « piquer une tête » avec masque et tuba…

Créateur de tentations

AGB Voilà toute la différence entre l’apnée loisir et l’apnée sportive. Ce sport n’est hélas pas rétribué à son juste mérite, autant financièrement pour ses champions qu’en terme de notoriété auprès du grand-public. Heureusement, ça change. Toutes les piscines de France intègrent désormais un club d’apnée et je me bats chaque jour pour faire savoir que ce sport est une école de la confiance en soi, de la gestion du stress, d’équilibre dans son environnement professionnel. Aujourd’hui, on compte 24 000 apnéistes licenciés en France. Leur nombre ne cesse d’augmenter. Autant de candidats à une certaine forme de bien-être… C’est réjouissant, non ?

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