Les Canaries
L’ÉTERNEL PRINTEMPS
Nature exubérante et sauvage, petits villages blancs, architecture coloniale, plages sublimes… les Canaries, archipel espagnol situé au large du Maroc, connues pour leur climat idéal toute l’année, sont loin de se limiter à leur douceur de vivre. Bien au contraire. Embarquement immédiat pour Gran Canaria, Ténérife, Lanzarote, Fuerteventura, La Gomera, La Palma et El Hierro, sept îles à découvrir absolument.
Gran Canaria, la plus escarpée
Entre montagnes et dunes, relief escarpé à l’intérieur de l’île, grottes, piscines naturelles, plages de sable fin et petits villages blancs, Gran Canaria cultive la beauté et la diversité. Pour savourer la beauté de cette île, une condition : éviter le sud touristique et bétonné pour s’aventurer dans les petits coins reculés, loin des foules, notamment du côté du village d’Artenara. Tout autour, se déploient des paysages sauvages magnifiquement accidentés en raison du relief volcanique. Pour les admirer, rendez-vous au point le plus haut de l’île : la croix de Tejeda (Cruz de Tejeda) et son magnifique village blanc adossé à flanc de montagne.
On part en randonnée sur les sites rocheux de Roque Nublo et Roque Bentayga avant un repos bien mérité dans l’un de ces hébergements troglodytiques au charme fou typiques de la région. Au nord, la capitale Las Palmas, ville coloniale aux maisons multicolores se découvre volontiers à pied, au gré de ses ruelles adorables jusqu’à la gigantesque cathédrale Santa Ana qui domine la cité. Changement de décor au sud de l’île, dans les dunes de Maspalomas, un désert au petit air de Sahara qui s’étend sur 4 km de côte et abrite une plage idyllique… Certaines dunes atteignent une dizaine de mètres de hauteur. On se sent définitivement au bout du monde.
Ténérife, la plus grande
Des côtes sauvages léchées par l’Atlantique, des terres arides au sud, des forêts humides et luxuriantes au nord-est, et, au centre, l’imposante silhouette du pic El Teide – un volcan encore actif parfois enneigé, plus haut sommet d’Espagne (3 718 m), Ténérife recèle des richesses naturelles exceptionnelles et des paysages sublimes.
Ici, c’est le paradis des marcheurs, 1 500 km de sentiers de randonnée sillonnent l’île. Dans le parc national du Teide, notamment, ou dans le Parque Rural Anaga à l’incroyable végétation – une forêt de troncs tordus recouverts de mousse – ou dans le Parque Rural Teno, très sauvage et peu fréquenté.
Le paysage de la région est également remarquable en raison de ses formations géologiques telles que ses roques (anciennes cheminées volcaniques), ses diques (fissures remplies de magma solidifié comme des murs au milieu du paysage), ses falaises et ses ravins extrêmement escarpés. Une autre image inoubliable est, sans aucun doute, celle de la mer de nuages. On oublie les quelques stations balnéaires bétonnées du nord-ouest et du sud pour visiter ses magnifiques villes coloniales sur la côte Nord de l’île. La Laguna, avec ses airs de La Havane classée au patrimoine mondial de l’Unesco. On fait aussi un saut dans la jolie ville colorée de La Orotava, adossée à une colline qu’aimait tant André Breton. Citons enfin la plus petite, mais non sans caractère, Garachico, posée au bord de la mer. Enfin, si vous voulez observer les baleines et les dauphins, rendez-vous à Los Gigantes.
Lanzarote, la plus lunaire
Dépaysement garanti avec ses incroyables paysages volcaniques, Lanzarote nous transporte ailleurs. Du côté du Parque nacional de Timanfaya, les paysages nés de plusieurs éruptions sont apocalyptiques, quasi lunaires : des étendues de cendres, des cratères, des mers de lave figées… le tout dans des tons ocre, rouge, brun, jaune…. On oublie en revanche la faune et la flore, bien rares par ici. Quant aux steppes parsemées de figuiers de Barbarie, elles ne sont pas sans évoquer les étendues désertiques de l’Ouest américain. Côté ville, il faut faire un saut à Teguise, l’une des plus anciennes villes coloniales de tout l’archipel. Chaque dimanche, toute l’île se donne rendez-vous au grand marché. On y trouve, en plus de l’alimentation, tout l’artisanat local : bijoux en roche volcanique, poterie en terre cuite, broderies, paniers et chapeaux de pailles…. Très animé, on peut assister à un spectacle de danse traditionnelle canarienne en costumes sur la place de l’église. Côté plages, on fond au sud pour playa de Papagayo et ses criques de sable blond, mais aussi pour playa Quemada, au sable noir. Au nord, La Conchas située sur l’Isla Graciosa, déserte, est un rêve éveillé d’eau turquoise sur 600 m…
Terre agricole, Lanzarote cultive aussi cette spécialité locale : les vignes protégées des vents par des murets de pierre. Classée « réserve naturelle de la biosphère » par l’Unesco, elle se soucie du développement durable et de la préservation de son patrimoine naturel. Du reste, Lanzarote est une île préservée du tourisme de masse, à l’architecture respectueuse et raisonnée. Ici, ni béton ni bâtiements de plus de 2 étages. L’artiste César Manrique, enfant du pays, s’est engagé pour placer l’île sous protection écologique. Ses créations architecturales épousent à merveille les paysages volcaniques et sa fondation se visite à Tahiche. Elles participent au charme exceptionnel et à l’identité singulière de Lanzarote.
Fuerteventura, la plus aride
Du nord au sud, Fuerteventura ne cesse de nous étonner. Au nord-est, le long d’une dizaine de kilomètres sur la côte, les dunes de sable blanc de Corralejo prennent des airs de Sahara miniature : 2 600 ha tout de même, classés parc naturel depuis 1994. Ici c’est le royaume du vent, du sable et de l’eau, paradis des kite-surfeurs. Les plages, superbes, sont un résumé de tout ce qu’on aime : du sable blanc et de l’eau turquoise. Au centre de l’île, on ne manque pas Betancuria, un village immaculé aux ruelles pavées croulant sous les bougainvilliers et les cactées, où quelques lourdes portes en bois massif ouvrent sur des courettes fleuries pleine de charme. Les environs sont propices à la randonnée et au VTT. On grimpe notamment jusqu’au mirador Morro Velosa, un belvédère qui offre une vue imprenable sur les paysages arides de l’île. Tandis qu’au sud, la péninsule de Jandia, classée patrimoine naturel, dévoile d’incroyables paysages minéraux et une plage sauvage sublime, playa de Cofete, qui s’étend sur 14 km. La Punta de Jandia, avec son phare, nous donne quant à elle des impressions de bout du monde.
La Palma, la plus sportive
On comprend vite pourquoi La Palma est appelée Isla Bonita. Des volcans, des forêts luxuriantes, de superbes chemins de randonnée, un ciel immaculé pour observer les étoiles, l’océan Atlantique à perte de vue, de charmants villages à l’architecture coloniale, des marchés colorés, La Palma est riche d’expériences différentes.
Si on n’est pas très plage, mais plutôt rando, trail ou encore VTT, on est définitivement au bon endroit.
Classée dans son intégralité réserve de la biosphère par l’Unesco, La Palma est un incroyable terrain de jeu pour les amoureux de la nature. Elle offre aux randonneurs de tout niveau quelque 1 000 km de sentiers bien balisés. Au nord-est de l’île, la forêt primaire « Bosque de los Tilos » fait partie des incontournables. Elle nous plonge dans une ambiance tropicale, au milieu des lauriers géants et des fougères arborescentes. On peut aussi randonner au beau milieu des impressionnants paysages du Parque Nacional de la Caldera de Taburiente, nés de diverses éruptions et effondrements. Il compte douze itinéraires de randonnée, aux sentiers parfois vertigineux.
Enfin, la plus connue : la Route des Volcans (Ruta de Los Volcanes), dans le Parque natural de Cumbre Vieja au paysage au paysage lunaire est considérée comme l’une des plus belles de la planète avec un contraste entre le vert des pins canariens et le jaune des millepertuis, une fleur autochtone. Unique.
Complètement au sud, on découvre aussi les salines de Fuencaliente : ici, le blanc teinté de rose contraste avec le noir des paysages volcaniques et le bleu de l’Atlantique. A l’extrémité, un charmant petit phare surveille les environs. Un décor de carte postale.
En manque de civilisation ? Direction Santa Cruz de La Palma pour flâner au gré des rues piétonnes du centre colonial et de ses vieilles maisons colorées aux balcons fleuris.
Enfin, la pollution lumineuse étant absente, La Palma s’avère idéale pour contempler les étoiles. Pas étonnant qu’on trouve, près du sommet de Roque de Los Muchachos qui culmine à 2 420 m, une douzaine de téléscopes dont le plus grand du monde : le GranTeCan, avec ses 10 m de diamètre.
La Gomera, la plus verte
Située entre Tenerife et El Hierro, La Gomera, grosse pyramide rocheuse recouverte d’une forêt de lauriers et de quelque 150 000 palmiers, est la perle verte des Canaries. Cette île, restée sauvage, est le royaume de la nature et des espaces vierges. Ses paysages, splendides, attirent les marcheurs de tout niveau au gré d’une dizaine de sentiers bien balisés. Au cœur du Parque Nacional de Garajonay et au pied du sommet éponyme (le plus élevé de l’île, 1 487 m), on découvre ainsi la magnifique forêt d’El Cedro, aux gigantesques lauriers.
Ailleurs sur l’île, d’autres randonnées offrent des points de vue incroyables sur les falaises et l’océan, comme celles allant de Hermiga à playa de la Caleta (l’une des plus jolies plages de l’île) ou encore de Valle Gran Rey au village d’Arure. Amateurs de plongée ? La Gomera jouit d’une vingtaine de sites pour tout niveau, comme playa la Cueva, Punta Guincho ou encore Punta de Juan Daza. En revanche si vous aimez vous prélasser sur la plage, n’y comptez pas, il y en a très peu à La Gomera.
El Hierro, la plus petite
Bienvenue sur la plus petite île des Canaries. Elle aussi, entièrement classée réserve de la biosphère par l’Unesco, El Hierro se fait moins peuplée et plus discrète. Ses paysages très variés et très sauvages ainsi que son excellent réseau de sentiers (260 km) font le bonheur de tous les randonneurs.
Dans le centre, le Camino de Jimana emprunte un ancien sentier muletier, à travers la forêt primaire. Le départ se trouve au niveau de l’incroyable Mirador de Jimana, qui offre une vue imprenable sur l’impressionnant cirque d’El Golfo.
Autre incontournable : le sentier qui traverse les incroyables paysages de la Dehesa et de la forêt de Sabinar où les genévriers, littéralement pliés par la force du vent, semblent tout droit sortis d’un tableau surréaliste. On peut traverser toute l’île grâce au Camino de la Virgen. A noter sur cette île, les plages se font rares. El Verodal, au sable noir-rouge, la plus grande, est jolie mais la baignade y est interdite car dangereuse. En revanche, on s’en va volontiers barboter dans les piscines naturelles, creusées dans le basalte, comme Charco Azul, La Maceta et Charco Manso.
L’île recèle aussi les meilleurs spots de plongée sous-marine de tout l’archipel. Dans la réserve Mar de Las Calmas, le spot d’El Bajon est un must. On s’émerveille devant les roches volcaniques, rendez-vous des mérous, entre autres…
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