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Les voyages que nous avons imaginés sont conçus pour de petits groupes de 24 personnes, afin de profiter pleinement. Ils sont encadrés et accompagnés par un membre de notre équipe afin de veiller au confort des voyageurs et au bon déroulement du circuit. Enfin, à chaque étape, des guides réputés, français ou
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Francis Huster & Jeremy Banster

« Moteur ! »

Le soleil se lève à peine sur Marseille et les îles du Frioul, les mouettes sillonnent le ciel à grands cris tandis que plus de 50 personnes s’affairent déjà pour préparer
dans le moindre détail la première scène de la journée.

L’ambiance sérieuse, appliquée mais joyeuse qui règne sur le plateau de tournage de cette fiction prévue pour France 3 à l’automne,
donne le sourire. Le Mag Effets de Style s’est invité en coulisses, à la rencontre de Francis Huster et Jeremy Banster.

Partage de convictions, évidente complicité et éclats de rire ont rythmé un entretien mémorable. Merci à toute l’équipe pour son accueil !

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. Francis, Jeremy, bonjour, merci de nous recevoir aujourd’hui et directement sur le plateau du tournage de votre prochaine fiction. On imagine ainsi votre plaisir de reprendre le chemin des plateaux après cette période si perturbée de confinement, couvre-feu etc. ?

Créateur de tentations

FH Francis Huster. C’est plus que du plaisir, c’est une responsabilité énorme. Parce qu’on sait que 90 % du métier ne peut pas travailler. Que depuis un an, pour tous ceux qui font œuvre de culture, la musique, le théâtre, le cinéma, la danse, la vie s’est arrêtée. Et nous, nous avons la chance incroyable et inespérée de travailler. On est donc tout à la fois heureux et libérés, et en même temps on se sent coupable. On se dit qu’on doit faire quelque chose pour eux. Se battre pour que le plus vite possible tout le monde puisse retravailler. Du coup, on doit se défoncer encore plus dans ce qu’on fait. Tu n’as pas le droit quand tu es privilégié comme ça, de faire simplement ton métier. Tu dois faire plus que ça. Et c’est la première fois je trouve qu’il y a un tel sentiment de responsabilité vis-à-vis des autres. Et le résultat nous libère dans notre jeu d’acteur. On y va encore à fond et on se dit qu’on n’a pas le droit de se planter et de décevoir.d’installer la continuité. De parler d’amour aussi.

Justement Jeremy, je devine que vous con-firmez les propos de Francis, face à cette crise sans précédent que traverse le monde de la culture. Croyez-vous que cela va modifier les comportements et la manière d’aborder la culture d’une manière générale ? La multiplication des accès en streaming par exemple pourrait-elle remettre en cause le rôle du et des cinémas ? Cela va-t-il impacter directement le travail des acteurs ?

Créateur de tentations

JB Jeremy Banster. Mais nous en sommes déjà là. Le premier confinement a déjà rebattu complètement les cartes. Netflix et ses millions de vues ont par exemple été un tremplin pour les productions françaises. Ce qui n’avait pas été le cas auparavant. Et beaucoup de syndicats se sont mobilisés pour que ces nouvelles plateformes soient cohérentes avec les codes du travail du marché français et de l’exploitation cinématographique. Et nous en tant que comédiens, et je souligne que je suis mille fois d’accord avec Francis, on est presque en mission. Chaque jour est une chance. Chaque jour à la fin d’une journée de tournage la sensation est décuplée. On se sent privilégié et on savoure l’instant.

FH

Pour compléter, je pense que nous sommes passés d’un métier de comédien qui relevait du travail en infanterie, au début du XXe siècle et jusqu’aux années 60/70. C’est-à-dire que tu faisais partie d’une troupe à 20/30 acteurs avec un Colonel ; que ce soit Jouvet, Barrault, Vilar etc. et c’était l’ambition des acteurs d’appartenir à ces troupes. Et puis après, on est passé, sur l’aviation. C’est-à-dire : au coup par coup. Avec des acteurs ou actrices qui devenaient célèbres en un film ! Et paf ! Au bout de trois films, l’avion s’écrasait. Fini.

Et maintenant, je pense qu’on est passé dans la marine. C’est-à-dire : tu t’embarques sur un bateau et pendant deux, trois ou cinq ans tu fais une série. Et tu ne peux pas en sortir et c’est cela qui est très important à comprendre pour les metteurs en scènes et les acteurs. En effet, à l’intérieur de ces grandes séries, il y aura différents metteurs en scène, mais pas différents acteurs principaux. Les Anglo-Saxons l’ont bien compris. Si tu as 20 ans aujourd’hui, tu dois construire ta carrière de comédien sur trois ou quatre séries, qui vont t’embarquer plusieurs années. C’est le passage obligé désormais pour accéder à un statut d’acteur connu et reconnu.

Et il faut aussi qu’ils se disent, que le travail de comédien dans une série, et Jeremy peut en parler lui qui a tourné déjà 600 épisodes, est considérable. Tu es toi-même ton propre orchestre et tu dois te réinventer, réfléchir. On n’est plus au temps des séries où tu avais trois scènes importantes et deux stars pour une dizaine de scènes dans le film. Je répète donc que le métier de comédien doit passer par les séries : c’est obligatoire. C’est le décathlon des acteurs. Alors que tous les cinq ans ou autre, tu aies envie de faire un film pour des ambitions artistiques ou politiques c’est normal mais celui qui dorénavant, ne passera pas, par les plateformes ne pourra pas s’accomplir dans son métier.

Cela m’amène justement à vous poser la question suivante : série ou unitaire, vous faites une différence donc sur l’approche en termes de travail ?

Créateur de tentations

JB Je suis très heureux de cette question. On a beaucoup en commun avec Francis. La télévision (la série) c’est l’art de notre époque et je le pense sincèrement. Aujourd’hui dans une série, pour nous en tant que comédien, développer un personnage, sur plusieurs épisodes c’est l’approfondir, le malaxer, le torturer, le faire évoluer dans différents univers. Et même si ce n’est pas inépuisable, c’est très intéressant et enrichissant. Ce temps va nous permettre de plonger dans les profondeurs de l’âme de notre personnage. Et c’est tout le plaisir que j’ai d’être sur la série « Un si grand soleil* » qui m’a, en plus, offert une très belle exposition. C’est quelque chose que je n’oublierai jamais et qui fut pour moi une étape importante dans ma carrière.

Et sur la question de la différence avec l’unitaire je vais laisser Francis qui trépigne, répondre ! (rires)

FH Alors oui (éclats de rire) la différence : c’est que dans une série, tu es en Formule 1 comme dans une course de bagnole, seul au volant. Et que tu ne dois surtout pas partager avec les autres ! Chacun sa ligne. Car si tu commences à t’éponger avec les autres, tu perds en profondeur sur ton personnage. Comme dans toutes ces très grandes séries où tu vois des personnages, interprétés par des stars, qui évoluent mais qui ne se diluent pas. Jamais. Ça, c’est le jeu obligatoire de la série. Tandis que, quand tu es comme nous là sur ce film, c’est tout le contraire ! La série c’est un jeu d’échecs, où la tour reste la tour, la reine c’est la reine, tu ne deviens pas fou ou cavalier. Nous, c’est un jeu de dames. Si tu ne trouves pas ton partenaire avec qui tu partages le film, tu te tromperas. La Traversée de Paris, ça a réussi parce que c’était Gabin et Bourvil, Le Corniaud c’est De Funès et Bourvil et il s’est passé quelque chose entre eux. Si tu enlèves Clark Gable à Vivien Leigh : ça ne marche pas. C’est le plus dur de trouver le bon duo. Et on a un peu oublié de chercher le bon duo. Et d’un coup : les « Marvel » eh bien, ce sont des duos justement. Et c’est logique ! tu t’aperçois que Sherlock Holmes, c’est Watson. Essaie d’ôter Watson : il n’y a plus Sherlock. Finalement, dans l’unitaire, le plus important c’est de former le bon duo.

Justement dans le duo que vous formez ensemble, vous êtes un père et un fils. On note cette notion de transmission qui vous est chère d’ailleurs à tous les deux et que vous exprimez en parallèle de votre métier d’acteur. Vous donnez des cours, vous intervenez dans des écoles etc. Où en est-on selon vous aujourd’hui dans cette transmission de la culture, en particulier celle du théâtre, aux générations qui suivent ?

Créateur de tentations

fH Pour moi, la réponse est très simple, si l’enseignement ne passe pas aujourd’hui par une plateforme consacrée au théâtre, au ballet à la musique, et que les jeunes, comme par exemple les enfants de Jeremy, ne peuvent pas appuyer directement sur leur portable : allez hop ! t’as Le Bourgeois Gentilhomme, allez hop ! t’as Le Lac des Cygnes ou hop ! La Cinquième de Beethoven… Si jamais n’était pas mise en place l’invasion de la plus grande plateforme de culture, cela serait la pire erreur du siècle ! Il faut absolument rentrer la Culture et toute sa dimension historique dans une plateforme. Tu vois par exemple ce que nous sommes en train de faire tous les trois, il faut que cela soit rentré dans une plateforme. Et dans vingt ou trente ans, on aura accès à cet échange et le regard porté sur une époque. Imagine qu’on ait une discussion entre Gérard Philippe et Jeanne Moreau en train de parler du Cid. Imagine aussi Pagnol et Raimu… c’est indispensable de comprendre les choses en leur temps.

Ensuite, l’acteur qui pense que son métier c’est juste de jouer, il se trompe.

Le métier d’acteur c’est deux choses : le faire et l’enseigner.

JB

Ce qui rejoint bien la notion de transmission et de filiation qui nous tient à cœur. Et je crois que si nous sommes tous les deux en train de jouer un père et son fils, il n’y a pas de hasard justement. Francis a enseigné 30 ans au Cours Florent ; de mon côté, je suis impliqué dans la Fontainebleau School of Acting (Fonact) où je donne des cours. Et j’ai énormément de plaisir à le faire chaque année ; c’est indispensable. Ça donne du sens à mon métier, à la fois de transmettre mais aussi de partager des points de vue avec des jeunes de 20 ans qui portent un regard différent sur les choses.

fH

Et j’ajoute, que nos enfants auront la responsabilité énorme de sauver la culture sur la terre, essentielle à l’humanité. C’est le non-essentiel qui est essentiel.

Parce que tu vois en fait, nos métiers artistiques ce n’est pas de sauver le monde, mais c’est de donner à tout le monde le courage de le faire en ouvrant les esprits et que des gamins puissent se dire : « Ce qui paraît impossible, je peux le réaliser ». Nous sommes là pour inspirer.

Vous parlez d’inspirer, je me demandais si des personnalités accomplies telles que vous, étiez encore en mesure de rêver simplement et quel serait le tout premier de ceux-ci ?

Créateur de tentations

JB On le sait tous les deux ! On sait ce qu’on veut faire après cet unitaire (Clin d’œil et rires complices entre les deux acteurs)

FH

On veut que ça devienne une grande série parce que notre duo est logique et incroyable ! ©

Production : Seconde Vague Productions

(avec la participation de « La Fabrique » de France Télévisions de Marseille)

Coproduction : Seconde Vague Productions /France Télévisions

Diffusion : France 3

Producteurs : Sabrina Agresti Roubache et Stephan Kalb

Réalisatrice : Sylvie Ayme

Directeurs de Production : Erika Wicke De Haeck et Romain Sussfeld

Directeur de la Photographie : Marc Romani

Cheffe  décoratrice : Ramora

Rôles principaux : Francis Huster, Jérémy Banster, Myra Bitout, Avy Marciano, Nathalie Roussel, Moussa Maaskri et Diane Robert

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