Carte Postale
Benjamin Decoin –
Hôi An, Viêt Nam
«
Une île est un voyage immobile
»
—
Il y a une route et au bout de cette route, la mer. Et sur cette mer, un esquif encalminé, une île de bric et de broc, de planches et de tôles, cabane sur pilotis, abri de fortune, perchoir multicolore.
J’aime les îles. Kerguelen, Zanzibar, Ouessant, Ceylan ou Sakhaline, la litanie des îles est une invitation au fantasme. J’aime les îles et ceux qui les habitent. Ce sont des princes et sur leur petite planète ils voient à l’est le soleil se lever de la mer et à l’ouest s’y replonger.
Au bout de la route il y a la mer et cette île sur pilotis, blottie au fond d’une crique, insignifiante dans l’immensité des hommes. C’est l’univers d’une famille.
J’imagine la mer, le soir, les coups de vents et les vagues terribles qui viennent frapper à la porte, s’engouffrent entre les planches, le craquement du bois et le grincement de la tôle. Une île comme un navire perdu en mer, un temps si proche de la terre et maintenant si loin.
Rédiger un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.