Monacool
Certains adorent, d’autres abhorrent. Rien de grave, des deux côtés, ce n’est qu’empilage des mêmes clichés. Alors rabibochons tout le monde autour d’une joyeuse incursion sur le Rocher glamour et doré, dressé à 22 kilomètres de Nice. Pardon, à 15 minutes (durée du vol hélico 7 min) puisque vous prenez l’hélicoptère. Excellente entrée en matière.
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Pour savourer Monaco, trois solutions : y habiter, y séjourner, visiter!
Oublions la première, elle ne concerne qu’une poignée d’enviés capables de confondre le prix du mètre carré avec celui d’un lingot. Les seconds choisissent Monaco pour célébrer une envie, un sourire, un baiser. Il justifiera un budget coquet (les nuits sont chères) pour des souvenirs à jamais partagés. Reste la troisième formule, le passage à la volée, la réjouissante immersion estivale dans une bulle d’ailleurs tapissée de rêves enchanteurs. Le maître de cette féérie est probablement un prince.
Au passage piétons, traversez sans crainte. Aucune Bugatti, pas la moindre ZOE électrique ne vous grillera la politesse. Le savoir-vivre local est intransigeant. Qu’il soit bafoué, la caméra la plus proche signale aussitôt l’inconvenant. Pourtant, à Monaco, la voiture joue les stars. Passer l’air de rien devant l’Hôtel de Paris, le Métropole ou bien l’Hermitage, juste histoire d’admirer le ballet des bolides qui ronronnent devant la porte à tambour. Valse des chevaux, robes improbables, modèles rarissimes et délirantes personnalisations, voici le vrai salon de l’automobile d’exception. Rêver, savourer.
En soirée, ajouter le rond-point dessiné devant le casino. Au fil de la nuit, les voituriers, mains gantées, font bisquer leurs collègues croupiers. A coup de millions, ils se partagent le pays des merveilles. Les flâneurs aussi, qui savourent les douceurs de la nuit, aperçoivent une star, imaginent un destin, et se pressent un peu plus fort la main.
Le circuit de F1 à vélo
Auparavant, ils ont enfourché une bicyclette, la Monabike (oui info à conserver), électrique, évidemment. A 3 € les 24 heures, la principauté rend la vie plus douce à ceux qui n’ont pas des mollets de champions. Ici, les grimpettes sont parfois rudes. Adresser un joli clin d’œil au mythe, le Grand Prix de F1, en suivant le même parcours d’un paisible coup de pédale, sans vroum-vroum mais avec arrêt au stand sur une terrasse du port. Spritz et solaires Chanel s’il vous plait, devant un alignement de yachts dont on ne soupçonnait même pas la possibilité. Faire comme si dans cette brochette de coques blanches immaculées, il y avait la vôtre. Le serveur a l’habitude, il fera comme si. Attention, le montant du pourboire sera la juste rétribution de sa pieuse connivence. Au-delà, de mille éclats, scintille la Méditerranée. On en redemande.
Ne pas cacher son étonnement devant le miracle des espaces verts (qui représentent 20% du territoire monégasque) dessinés sur ce confetti de 2 km², tout en escarpements. Le jardin exotique (attention il est fermé jusqu’un 2022. Citer plutôt les Jardins St Martin à Monaco-Ville) et le jardin japonais sont de pures merveilles. Mieux : des bancs (entretenus comme la France voisine devrait s’en inspirer) invitent à la pause. Se réjouir des dames bien mises qui promènent leur couple de spitz, ramassage méticuleux assuré, des enfants façon Bonpoint qui jouent dans toutes les langues de la Terre et même des amoureux qui marient leur regard dans les cascades de fleurs et les bouquets de roses qu’on jurerait épanouies de bonheur. Copiez, sans retenue.
Sept étoiles Michelin 9 étoiles parmi 7 restaurants !
Côté tables, oui, la grande aventure est à portée d’assiette. Monaco rassemble quelque sept étoiles Michelin. Mais en bonne voisine de l’Italie, la principauté réunit autant de pizzerias sans prétention. Entre les deux, un collier d’hôtels et restaurants pieds dans l’eau conjuguent carte avenante avec transat sur le sable, histoire d’assurer le bronzage abricot des top models qui s’y réfugient. Cocktail coloré noyé dans la glace, grande salade méditerranéenne picorée du bout de la fourchette afin de tenir son rang et brasses dans la piscine en une pièce Eres seront du meilleur effet.
Entre deux réjouissances au standing assuré, céder à quelques classiques des lieux. La relève de la garde du palais princier, par exemple, 11h15 (11h55), selfie obligé ! Le musée Océanographie, ensuite, magnifique hommage rendu à la lignée des Grimaldi qui, depuis la nuit des temps, veille sur le patrimoine méditerranéen. Le prince Albert fait autorité sur le sujet dans le monde entier. Autre hommage à la famille régnante, la superbe collection de ses voitures. « Toutes prêtes à démarrer », assure le conservateur des lieux qui caresse ses trésors d’un œil attendri, Rolls, Ferrari, Traction Avant, modèles de F1, Chrysler, autochenille d’un autre temps… et une adorable Floride cabriolet seventies, vert délicat, que conduisait la princesse Grace, cheveux retenus par un foulard de soie. Parfois, Monaco, c’est comme au cinéma.
Rock et ballets
Enfin, place à la fête ! Le programme des festivités du Grimaldi Forum est un des plus riche d’Europe. Sitôt la pandémie terminée, aucun grand nom du rock, de l’opéra, du classique, du cirque évidemment, de la variété française ou internationale ne manquera l’appel. Monaco s’impose comme passage obligé de toute tournée digne de ce nom. Aussi spectaculaire et admirable, vérifier les partitions contemporaines des ballets de Monte-Carlo dirigés par le maître inspiré qu’est Jean-Christophe Maillot.
La journée s’achève, le carrosse de la princesse poursuit son chemin de fantaisie, il vole, porté par les frissons semés au fil de cette journée qui pétille encore. Elle le regarde, elle lui dit son bonheur, elle exige un dernier baiser.
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