Afrique du Sud, 2 trains 2 océans
Découvrir l’Afrique du Sud en train, c’est s’offrir une croisière ferroviaire de luxe. Embarquement à bord du Train Bleu et du Rovos Train qui relient l’Océan Atlantique à l’Océan Indien.
De Cape Town, ville bercée par les vagues de l’Océan Atlantique, si cosmopolite et si anglo-saxonne à Pretoria, la capitale aux allures provinciales, ville-jardin aux centaines de jacarandas, on embarque à bord du Train Bleu. Un des trains les plus confortables au monde, il a vu défiler la plupart des monarques et des présidents. Ici, on est dans le chic à l’anglaise.
Dès l’arrivée, un majordome posté devant votre wagon, vous emmène à votre cabine où rien n’est laissé au hasard. On est dans un univers feutré tout en boiseries et grandes baies vitrées avec stores vénitiens, et plus inattendu, une baignoire, une télévision et un téléphone relié directement au chef de train.
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Le must : un placard aménagé dans la cloison du couloir où vous déposez vos chaussures qui seront cirées et remises discrètement à leur place par le personnel.
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Un service digne d’un grand hôtel où, pour dîner, les dames devront sortir leur plus belle toilette tandis que les messieurs se verront imposer veste et cravate. « On est dans le raffinement du luxe d’antan » explique Jean-François Fremery, directeur de Contrastes Voyages. Vingt-sept heures pour 1 600 km, un éloge de la lenteur, comme le luxe de prendre le temps de voyager et de savourer le défilé des paysages.
Un seul arrêt pour visiter Kimberley, une ville fantôme, vestige de la ruée des mines de diamant qui firent la richesse du pays et où, dit-on, le plus gros diamant du monde y fut extrait. 400 mètres de long, 10 voitures-cabines, une voiture-restaurant aux nappes blanches immaculées et à la vaisselle fine, une voiture-bar où vous savourerez le high tea dans sa plus pure tradition, et pour finir, une voiture-fumoir, également plate-forme d’observation et salle de conférences.
On est dans l’atmosphère d’un club anglais avec son bar, sa table de bridge, sa bibliothèque et ses profonds fauteuils de cuir d’où l’on observe le paysage filmé depuis la locomotive. De larges baies permettent de s’immerger dans la nature environnante : les vignobles de la province du Cap et ses villas de style Cape Dutch, les vergers de la vallée de la Hex River ou la zone semi-désertique du Karoo avec ses immenses étendues de buissons épineux et d’aloés ponctuées de petites maisons isolées blanchies à la chaux.
Nous voilà arrivés à Pretoria, entièrement recouverte du mauve des fleurs de jacaranda au printemps austral. On poursuit plein Sud Est direction Durban, port posé au bord de l’Océan Indien. Cette fois-ci, on emprunte le Rovos Train, un authentique steamer, qui plafonne à 90 km heure. Autre train, autre ambiance. Ici, on est dans le chic décontracté façon « Out of Africa », tout en cuivre et acajou. Chacune des cabines dispose d’un lit deux places, d’une petite table de travail, de deux canapés, d’une salle de bains attenante avec une vraie douche, et de deux fenêtres pour admirer la savane.
Comme dans le Blue Train, vous trouverez également un wagon-bar ressemblant à un club privé du début du siècle, et sur la plateforme panoramique en queue de train, le salon fumeur où vous siroterez un pur malt accompagné d’un havane si vous êtes amateur. Sans oublier le wagon-restaurant où une simple tenue correcte est exigée. Vous traverserez des paysages spectaculaires : des ponts d’acier suspendus, les montagnes ciselées des Swartberg, des petites villes aux noms exotiques comme Volksrust, Glencoe, Standerton ou Perdekop et, bien sûr, la savane ponctuée d’acacias géants et de nombreux animaux sauvages.
On stoppe pour un safari dans la réserve privée Nambti, refuge des big five où vous aurez le rare privilège de croiser en même temps rhinocéros noirs et rhinocéros blancs, une espèce hyperprotégée en voie d’extinction. Puis, on arrive à Durban, symbole de la « nation arc-en-ciel », avec son front de mer piéton et ses kilomètres de plage au bord de l’Océan Indien, des images plein la tête et des étoiles dans les yeux.
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