Benjamin Decoin
« Sur un bateau, je retrouve le bonheur du temps long »
Benjamin Decoin publie (reportages pour Paris-Match, Le Figaro Magazine, livres pour Le Chêne), expose (Rouen, Angoulême, Le Havre, Arles, Paris), réalise (film pour Louis Vuitton). Mais toujours ou presque dans le sillage des bateaux, au contact des marins et de l’océan.
Multiple Benjamin. Il est à la fois photographe, fasciné par les bateaux, le Belem comme le Queen Mary 2 en passant par le Charles-de-Gaulle ou l’Optimist de son enfance, philosophe aussi (diplômé à la Sorbonne), grand cœur lorsqu’il accompagne l’UNICEF pour une mission humanitaire, toujours prêt pour l’aventure ou un shooting de mode. Unique Benjamin.
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La mer, les bateaux…, à quand remonte votre passion pour cet univers ?
Créateur de tentations
BD .Tout petit, j’éprouvais déjà un immense bonheur quand mon père sortait le bateau pour faire un tour en Manche. Rien de grandiose mais c’était totalement magique dans ma tête et mon cœur de bambin. Plus tard, adolescent, j’ai collectionné les brochures de la Cunard, je trouvais les dessins et photos au top de la créativité. Ces gros paquebots à coque noire et cheminées rouges me fascinaient. Je les trouvais d’une beauté absolue.
Votre autre passion est la photo. Quel a été le choc initial ?
Créateur de tentations
BD Imaginez, j’ai d’abord aimé les appareils, comme de magnifiques objets, un peu mystérieux. Puis le virus s’est installé quand j’ai constaté le pouvoir d’une photo, comment on pouvait raconter un pays, un instant, une émotion, par une seule image saisie en quelques centièmes de seconde. Pareillement, un portrait en dit parfois si long sur la personne…
BDVous avez réuni ces deux univers. Quels sont les embarquements les plus mythiques que vous retenez ?
Créateur de tentations
Alors, sans hésiter, le Belem. Enfant, j’étais monté à bord lors d’une de ses escales parisiennes. J’étais accompagné par ma grand-mère. Un souvenir inoubliable. Quelques années plus tard, me voici en train de naviguer sur ce même bateau, gardien de l’histoire de la marine à voiles, avec son ambiance si particulière, son art de la navigation lente, sa manière de glisser à l’écart du monde… J’ai aussi beaucoup travaillé sur le porte-avion Charles-de-Gaulle. Changement de décor. Un univers, certes très militaire, mais tellement chaleureux avec des femmes et des hommes de passion si fiers d’être à leur poste. Enfin, j’avoue mon amour pour Queen Mary 2, un paquebot taillé pour l’océan, qui renoue avec le plaisir du vrai voyage, tout en gardant des codes et des règles so british… Un régal !
(NdlR. Benjamin Decoin a publié Le Charles de Gaulle Ed du Chêne/EPA).
Comment définir votre plaisir de la croisière ?
Créateur de tentations
BD Naviguer, c’est découvrir une autre manière de vivre, en particulier savourer le temps long, prendre celui de rallier le point A au point B dans la lenteur de la mer, oublier montre et connexion Internet, se libérer du rythme horaire de la vie à terre. J’éprouve alors une forme d’ivresse à me retrouver moi-même, débarrassé de toutes les entraves ordinaires. Et pour couronner le tout, observez la mer : sa couleur change en permanence, ses formes aussi, elle compose un tableau sans cesse renouvelé. Je passerais des heures à admirer ce spectacle.
BD.
Prochain embarquement ?
Créateur de tentations
Encore un rêve de gamin en passe de se réaliser. Je vais me rendre en Antarctique à bord de l’Astrolabe, le navire des expéditions polaires françaises qui ravitaille la base Dumont d’Urville.
A lire : Le Charles de Gaulle aux éditions E/P/A
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